RTBF – Transversales – Novembre 2019
On la connaît sous le nom d’ « Affaire des Enfants réunionnais de la Creuse » ou «Les enfants volés de la Réunion »… Cette histoire est celle d’enfants, 2015 exactement, originaires de la Réunion, à avoir été « transplantés » en métropole française, entre 1963 à 1982. Orphelins, issus de milieux défavorisés ou abandonnés, la France leur promettait un avenir forcément meilleur, à 9000 km de leur île natale. La Haute-Vienne, le Tarn, le Cantal… tous les départements ruraux de la France sont concernés mais principalement celui de la Creuse : un quart des effectifs des jeunes envoyés en métropole atterris à Guéret, (d’où l’appellation communément usitée des « Enfants de la Creuse »)
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Ces transferts d’enfants, qui débutent dès 1962 en très petits effectifs, sont effectués par les fonctionnaires de la DDASS, l’Aide Sociale à l’Enfance de l’époque, de la Réunion, chargés de repérer les foyers en difficulté dans les milieux défavorisés de l’Île. Les parents signaient un papier, parfois sans savoir lire, pour saisir l’opportunité de permettre à leurs enfants de faire des études en métropole. La promesse de les faire revenir pendant les vacances et définitivement quelques années plus tard était un mensonge, un aller sans retour.
C’est en 2002, quand l’affaire éclate au grand jour, que les ex-mineurs devenus adultes s’organisent à travers différentes associations comme la Fédération des enfants déracinés de la Creuse ou L’Association des Réunionnais de la Creuse. Malgré une reconnaissance morale de l’Etat français vis-à-vis des ex-mineurs en 2014, et un rapport d’experts de la commission nationale menée entre 2016 et 2018, rien ne bouge depuis avril 2018, tant sur le plan de l’accompagnement psychologique de ces enfants devenus adultes que des aides financières au retour à la Réunion.
Clémentine Méténier 
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