Le Crieur de la Villeneuve – Mars 2017
Objet récurrent de discussion en bas de l’ascenseur, la « saleté » du quartier préoccupe les habitants. Sans forcément voir le travail accompli par la Régie de quartier. Rencontre avec ces petites mains chargées du ramassage des encombrants.
« Habillez-vous chaudement et en voiture ! » Il est 13 heures ce mardi de décembre. Adnane Benbouteldja organise les huit salariés de son service nettoyage en deux équipes. Comme chaque jour, le responsable du service « encombrants » à la Régie de Quartier Villeneuve – Village Olympique motive ses troupes : trois personnes vont continuer le ménage dans les coursives, les autres sont chargées du ramassage des encombrants (ou « gros déchets », « dépôts sauvages »).
Ces petites mains œuvrent chaque jour pour la propreté du quartier. On les repère sortant des bureaux de la Régie grâce à leur gilet orange et leurs petits camions. L’après-midi, ils montent dans l’imposant camion orange : quatre hommes et une femme, dont Amine, le chef d’équipe, qui prend le volant. « Chaque jour de 13 heures à 16 heures, du lundi au samedi, nous faisons le tour de tout le quartier pour ramasser les encombrants. On se fixe sur le diagnostic réalisé le matin même par certains d’entre nous. »
En effet, à partir de 8 h 30 chaque matin, des agents recensent la quantité d’encombrants devant chaque montée grâce à un outil numérique installé sur leur téléphone. L’après-midi, lors du ramassage, la quantité d’encombrants est de nouveau mesurée et permet de voir l’évolution au cours de la journée.
L’état des lieux réalisé le matin est essentiel et permet aux deux éco-médiateurs de la Régie de faire de la sensibilisation autour des zones les plus sales, avant le ramassage.
Sonia Yassia est responsable du pôle développement durable et solidaire : « Si l’on veut réellement voir une baisse des déchets dans le quartier, il faut construire des solutions avec les habitants, leur expliquer pourquoi les dépôts sauvages entravent l’image du quartier. » Plusieurs explications sont données par les professionnels pour expliquer cet état de fait : trop peu de chariots pour transporter les encombrants, une majorité de la population qui n’a pas de voiture, des personnes âgées, femmes seules ou personnes en situation de handicap qui ont des difficultés à aller jusqu’à la déchetterie…
Vers une amélioration ?
Il y a un an, la Régie de quartier a dû changer son organisation. En effet, en 2015 elle a remporté un appel d’offre de la ville de Grenoble qui souhaitait repenser le marché public de nettoyage du quartier. « Avant, il y avait trois passages par jour de ramassage des déchets », explique Adnane, « une entreprise privée le matin, nous le midi et les agents de la Ville l’après-midi. » Dorénavant, seule la Régie s’occupe du ramassage. Ce « marché public d’insertion » permet à l’association, qui s’appuie sur ses services, de créer de l’emploi dans une logique d’insertion sociale et professionnelle.Dans l’équipe d’Adnane, Geneviève est en contrat d’insertion depuis 11 mois, prévu encore pour 13 mois. La seule femme de l’équipe de ramassage des déchets. Si elle n’avait jamais pensé travailler dans ce domaine – et qu’elle « ramasserait des machines à laver sur les toits de la Villeneuve ! » – elle se dit « fière d’œuvrer pour la propreté du quartier ». Fiers, ils peuvent tous l’être. Chaque jour, ce sont entre 7 et 10 m3 d’encombrants que les salariés récoltent. Sans compter les dizaines de poubelles qu’ils jettent dans les containers, trop souvent déposées à côté.
La suite: http://www.lecrieur.net/les-serviteurs-de-la-proprete/
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